La gestion mentale selon moi

La gestion mentale découle de la quête d'un homme, Antoine de la Garanderie, pédagogue et philosophe, qui a toujours cru en l'autre, en ses potentiels et « que tout le monde peut réussir ». Il nous propose une pratique qui permet d'éveiller notre conscience qui se veut libératrice, dans notre temporalité, ce qui est rare. Respecter la temporalité de l'autre n'est jamais quelque chose d'appris dans notre société occidentale, c'est, je pense, une façon de dire à l'autre, « sois toi-même, dans ce que tu veux être et ce qui fait que tu es toi ».

Au-delà de l'apprentissage scolaire, la gestion mentale s'inscrit dans un regard sur soi et sur le monde qui permet de prendre SA place et ainsi, de partager sa vision du monde.

Prendre conscience de nos "projets de sens" (ce qui fait que nous sommes nous) permet de nous positionner et de comprendre ce qui est fondamental pour nous pour se positionner dans la vie. On prend conscience de ses habitudes mentales et de ses potentialités (le déjà là, que nous pouvons élargir, prolonger dès qu’il est arrivé à la conscience).

Pour mieux comprendre ce qu'apporte la gestion mentale, je citerai Antoine de la Garanderie dans la vidéo, « un homme, une pédagogie », « [Il faut] enseigner la façon dont les élèves doivent s'y prendre pour acquérir des connaissances, la connaissance des moyens par lesquels un cerveau d'être humain peut penser. […] La pédagogie, ce n'est plus la pédagogie de l'enseignant qui enseigne mais c'est celle de l'élève qui apprend. ». Nous sommes clairement dans la thématique du "apprendre à apprendre".

Le fait d’accueillir l’autre dans sa cohérence, avec ses habitudes mentales, ses lieux de sens, ses projets de sens etc. donne une dimension humaniste plus que tout autre discipline dite pédagogique. L’humain a de beau que s’il adhère, il sera prêt à reprendre « possession » de sa vie mentale en s’introspectant et sera prêt au changement si besoin il y a. La limite avec le développement personnel et la psychologie est fine, la posture à trouver en tant qu’orthopédagogue est donc centrale.

La gestion mentale permet à l'apprenant de comprendre sa vie mentale, ses propres stratégies et trouver des réponses à ses difficultés lorsqu'il ne sait pas comment faire pour être attentif, comprendre ou encore mémoriser.

L'approche en gestion mentale inscrit l'autre comme acteur de ses apprentissages au sens large et permet de lui donner une vraie responsabilité dans sa façon d'appréhender le monde. Rendre responsable, quel cadeau ! Le fait de se rendre compte de sa responsabilité d’être est une chance unique de prendre sa place dans le monde en toute conscience et autonomie.

D’un point de vue purement éthique, la gestion mentale s’inscrit dans l’écoute inconditionnelle de l’autre, sans chercher un « problème » ou quelque chose qui ne fonctionnerait pas ou qui fonctionnerait mal. Ce n’est pas une science qui découvre un « problème » et qui donne une solution toute faite. Il n’y a pas d’étiquette de posée sur la personne avec une réponse normée. La posture éthique de l’accompagnant en gestion mentale a de magnifique, qu’elle part de la personne dans son entièreté, en commençant par sa réussite, là où une autre discipline chercherait tout de suite ce qui ne va pas pour pouvoir remédier !

C'est l'orthopédagogue qui donne des clés à l’apprenant en lui faisant prendre conscience de ses stratégies, en émettant des hypothèses que l’autre valide ou non, en lui prodiguant des « conseils » et suggestions pour ouvrir le champ des possibles tout en gardant l’éthique personnelle de celui-ci afin d’être dans un juste équilibre d’accompagnement.

Je ne prescris pas un protocole en tant qu’orthopédagogue en gestion mentale mais je suis l’autre dans sa temporalité en lui faisant émerger à la conscience ce qui est déjà là.

Marion JANIN